La confiance en soi support des apprentissages

Anaxagore de Clazomène pour qui le Noûs (ou Noos) est l'esprit intelligent créateur du monde.

Eric Zemmour s'exprime avec aisance dans les médias et écrit des livres qui ont un certain succès. Mais ainsi que le dit, Mazarine Pingeot face à Zemmour , dans une émission de Franz-Olivier Giesbert de novembre 2014, pointant chez lui un éventuel sentiment de ressentiment comme source de ses écrits, il rationalise son affect, mécanisme de défense et d'escamotage de conflits intérieurs nous dit la psychanalyse.

Cette manière d'associer l'émotion à une production littéraire qui se veut rationnelle n 'a pas toujours existé car contraire à notre tradition philosophique gourmande de dichotomies, dissociatrice de l'esprit, siège de la raison et des sentiments, lieu des passions . La philosophie occidentale a toujours insisté sur la séparation de l'affect et de l'intellect comme si les deux n'avaient rien à voir, et plus, s'opposaient dans un précipité humain impossible, délaissant la vulgarité de l'affect pour privilégier la noblesse de l'esprit.

L'étude moderne de la psyché a commencé au 19ème siècle mais, plus près de nous, les moyens techniques des neurosciences, l'imagerie cérébrale, permettent de regarder cette relation sous un jour nouveau. Ainsi des recherches sont menées comme au Licaé de Nanterre pour prendre en compte l'émotion comme terreau de la cognition et pour mettre en place des pédagogies adaptées à des configurations cérébrales élaborées émotionnellement selon des histoires individuelles.

L'estime de soi permet de s'investir à la fois quantitativement et qualitativement. Ainsi l'élève s'investit plus facilement dans des disciplines dans lesquelles il se sent à l'aise, où il peut acquérir de la puissance. L'élève fort en classe, l'est aussi bien souvent en dehors de la classe. L'élève est porté à s'investir et à se dépasser dans des matières dont il a déjà une certaine maitrise. Le cocon familial et le travail en amont de l'école font le lit des apprentissages scolaires performants. La confiance ressentie à la maison fait que l'élève doué en classe va aimer non pas seulement apprendre mais conforter ce qu'il a déjà vécu avec ses parents. Dans ce cas l'école prolonge non pas d'abord le savoir mais  le sentiment de sécurité apporté à la maison.

Sur l'approche cognitive des émotions, voir par exemple Stanley Schachter 1922-1997